samedi 19 novembre 2011

Dali Najeh Gestion durable ressources naturelles vers une approche régionale intégrée Sommet Rio + 20


Dali Najeh  Gestion durable ressources naturelles vers une approche régionale intégrée Sommet Rio + 20

par Dali Najeh, jeudi 17 novembre 2011, 21:10
Dali Najeh Sommet Rio + 20 Gestion durable ressources naturelles vers une approche régionale intégrée
par Nprivé Dali, jeudi 17 novembre 2011, 20:56

Gestion durable ressources naturelles vers une approche régionale intégrée
(Auteur a présenté cette note comme un résumé d’une étude
  • Rappel des éléments de la convention sur la diversité biologique

-         Suite à la conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (sommet de Rio), la Tunisie a signé la convention sur la diversité biologique qui est entrée en vigueur le 29 Décembre 1993.

-         Cette convention sur la diversité biologique a été "inspirée par l'engagement croissant de la communauté internationale au développement durable.

-         Elle représente un pas remarquable franchi par la communauté internationale vers la conservation de la diversité biologique, l'utilisation durable de ses éléments et le partage juste et équitable des avantages découlant de l'exploitation des ressources génétiques, notamment grâce à un accès satisfaisant aux ressources génétiques et à un transfert approprié des techniques pertinentes, compte tenu de tous les droits sur ces ressources et aux techniques, et grâce à un financement adéquat. (Article 1 – Objectifs).

-         Après l'article 2 qui énumère l'emploi des termes, ce sont essentiellement les articles 6 à 14 qui intéressent directement notre sujet et dont nous reproduisons le texte.

Ces articles concernent :

- Mesures générales en vue de la conservation et de l'utilisation durable (Article 6).

- Identification et surveillance de la diversité biologique (Article 7).

- Conservation in situ, il s'agit des zones protégées ou des zones où des mesures spéciales de gestion de restauration et de développement durable[1] doivent être prises pour conserver la diversité biologique (Article 8).

- Conservations ex situ, qui complètent les mesures de conservation in situ (Article 9).

- Utilisation durable des éléments constitutifs de la diversité biologique (Article 10).

- Mesures d'incitation, pour la conservation et l'utilisation durable des éléments constitutifs de la diversité biologique (Article 11).

- Recherche et formation, programmes d'éducation et de formation scientifiques et techniques, recherche sur la diversité biologique, exploitation des progrès de la recherche scientifique sur la diversité biologique (Article 12).

- Education et sensibilisation du public (Article 13).

- Etudes d'impact et réduction des effets nocifs, projets sur l'environnement, responsabilité, remise en état, indemnisation pour dommages causés à la diversité biologique (Article 14).



La nécessité de conserver les ressources naturelles et en particulier les sols et la végétation naturelle, a été ressentie depuis longtemps en Tunisie et elle l’est maintenant plus accentuée.
Et, depuis près de 50 ans, voire plus, très nombreux et variés ont été les travaux de défense et restauration des sols (DRS) puis de conservation des eaux et des sols (CES), de reboisement, et de protection des forêts. Les mesures prises étant allées jusqu'à l'interdiction totale de l'élevage caprin dans le Nord, et ce pendant de nombreuses années.

Cependant deux faits majeurs ont caractérisé l'ensemble de cette stratégie :

1-     Comme dans beaucoup d'autres pays, et particulièrement à climat similaire, et qui avaient un besoin urgent et impérieux de développer leur économie, encore basée essentiellement sur l'agriculture, cette politique de conservation des ressources naturelles était conçue en termes d'amélioration de la production agricole et des infrastructures construites à cet effet, mêmes si elles n'étaient pas encore nombreuses.
Cette politique, était nettement explicite dans les perspectives décennales de développement (1962-71) qui ont orienté d'une manière systématique l'ensemble des investissements et des actions à cette époque.
On peut y lire sous la section intitulée "la définition d'une politique forestière".

"Actuellement, près de 960.000 ha sont immatriculées comme terres forestières. L'extension prévisible des terres forestières ne doit en aucune façon se réaliser au détriment des terres à vocation culturale situées sur les pentes, sous peine de réduire considérablement les terres consommées aux spéculations agricoles principalement dans le Nord".
C'est ainsi que de nombreuses terres immatriculées forestières sont en réalité d'excellentes terres à planter. Inversement, des cultures arbustives ne se justifient pas sur certaines terres dont la vocation est indéniablement forestière.
Il y a une reconversion qui doit se réaliser dans les deux sens. D'une manière générale on peut considérer que le domaine forestier doit s'étendre sur 1.150.000 ha.
Le rôle de la forêt est également défini :
"Le rôle de la forêt tunisienne doit être orienté en fonction de quatre objectifs :

                  - protection des bassins versants
                  - protection en fonction des besoins de la consommation intérieure
                  - modification du climat
                  - restauration des sols culturaux

La définition d'une politique forestière est fonction de l'importance réciproque des différents rôles de la forêt".

Le rôle le plus important est, sans conteste, la protection de la production agricole

Comme le reste des politiques relatives au secteur agricole, la politique forestière n'était connue que comme un appui à la production agricole, et si on évoque le rôle sur le climat, c'est pour souligner aussitôt qu'il n'a qu'une portée limitée.
Par ailleurs, le problème des 5 millions d'hectares de parcours n'est même pas abordé.
La nécessité du développement de la production agricole a été prédominante, et l'essentiel des investissements s'est concentré sur les terres cultivées ou à cultiver.
A cette époque, les concepts d'environnement naturel, d'écologie, de biodiversité et de développement durable n'existaient pas.

2-     Aussitôt le 1er plan Triennal réalisé (212.000 ha traités en CES en 3 ans!), un premier enseignement a été tiré pour le plan 1965-68. Les travaux de CES ont été entrepris sans que les utilisateurs du sol aient été associés à ces travaux. Il en est fréquemment résulté un désintéressement des usagers, vis à vis de la CES, désintéressement  qui peut se traduire sur le terrain par une absence quasi-totale d'entretien des ouvrages. Les ouvrages non entretenus sont alors considérés comme une gène à la culture et même dans certains cas l'usager peut leur prêter de multiples inconvénients.

Il paraît donc indispensable à la faveur des observations qui précèdent :

- d'associer les populations intéressées à la conception et à l'exécution d'un projet de CES commun, et par là les rendre aptes à utiliser efficacement ce nouveau moyen technique mis à leur disposition pour leur profit.

- de créer à l'intention des populations bénéficiaires de ce nouveau moyen technique un cadre juridique et institutionnel.

Une formule d'Association du Développement Agricole devant regrouper les "personnes cohabitant en un même lieu et ayant par conséquent les mêmes intérêts et le même ordre de préoccupations" a été instituée. Mais les différents types de coopératives ont aussitôt remplacé toute forme d'association.
Avec la disparition de ces dernières à la fin des années 60, l'idée d'association des agriculteurs à ces travaux ne fût pas abandonnée. Bien au contraire, cette idée est devenue, au niveau des textes et des orientations politiques, une sorte d'idée clé, encouragée fortement par ailleurs par les institutions internationales et les bailleurs de fonds institutionnels.

Cependant, il semble qu'il n'y ait pas eu de véritables définitions du développement participatif (comment et à quels degrés les populations concernées par les aménagements doivent être associées à la conception des programmes, à leur financement, à leur mise en place, à leur gestion), avec de véritables contrats programmes entre les intervenants institutionnels et ces populations, la conception et la pratique de ce développement participatif varient d'un intervenant à l'autre, et n'assurent pas toujours l'obtention des véritables objectifs attendus, c'est à dire la bonne intégration des programmes dans les systèmes de production des agriculteurs, et au-delà la protection et la conservation des ressources naturelles.

Certes certains résultats sont rapidement obtenus, mais sans la durabilité inhérente au concept de développement durable. De nombreux intervenants intègrent actuellement ce souci de la durabilité, mais l'observateur a trop peu de recul pour évaluer les résultats.

En tout état de cause, il est communément admis actuellement, particulièrement dans les pays où, une pression démographique importante confirme à s'exercer sur les ressources naturelles et surtout sur la végétation naturelle, que la conservation et la régénération de ces ressources ne peut être conçue, et surtout obtenue, sans une prise en considération des multiples problèmes économiques et sociaux des communautés rurales qui en visent.

Tenter la mise en œuvre d'une stratégie et de programme de conservation des zones naturelles sensibles, sans intégrer d'une manière adéquate ces problèmes économiques et sociaux c'est prendre des risques majeurs de voir les effets attendus considérablement atténuer, voire quasi-totalement remis en cause dans des délais relativement brefs, et ce alors que les effets écologiques d'une telle stratégie et de tels programmes ne peuvent être obtenus que très progressivement et sur le moyen et le long terme.

L'expérience tunisienne, de près de 40 ans, de même que l'expérience étrangère, des pays de conditions naturelles et humaines semblables, ont clairement montré que cette prise en considération des problèmes humains, ne peut être effective et efficace que par l'association complète et responsabilisant des populations concernées par l'utilisation des zones à aménager et à protéger.

Aussi, l'élaboration d’une stratégie  doit mettre l'accent d'une manière très particulière et sans doute inhabituelle sur un double mouvement de sensibilisation, d'information et de responsabilisation :



La conception, la mise en œuvre d'une stratégie, puis la gestion des programmes réalisés pour la protection, la conservation, et l'amélioration du milieu naturel et de sa biodiversité s'inscrivant dans le cadre de l'Agenda 21 de la Tunisie, et particulièrement pour les zones naturelles très sensibles, n'auraient pas de sens, si elles n'intègrent pas, à tous les stades, le concept fondamental de durabilité, et ce, non d'une manière formelle, mais d'une manière consciente, responsable et effective, et avec le souci constant de la qualité de chaque acte et de chaque opération qui y conduisent :


Les zones naturelles appellent donc les plus urgentes et drastiques mesures de conservation. Cependant, la classification et la priorisation adoptées ne signifient pas que l'on n'accorde de l'intérêt qu'aux zones les plus touchées par la dégradation. Il s'agit d'éviter également la dérive des zones encore plus ou moins préservées ou en équilibre vers un stade plus avancé en dégradation.
Les zones actuellement classées peu sensibles peuvent devenir sensibles, celles-ci à leur tour peuvent devenir très sensibles.
Par ailleurs, les processus de dégradation, une fois enclenchés, peuvent se poursuivre naturellement par un effet d'entraînement cumulatif (érosion des sols, désertification, interaction des effets sur la chaîne alimentaire…), ce qui nécessite des actions de réhabilitation et d'aménagements susceptibles d'arrêter ces processus et les tendances régressives qui leur sont associées et d'enclencher un processus devant ramener l'équilibre des écosystèmes et leurs tendances progressives.
La protection des zones sensibles et leur insertion dans la perspective d'un développement durable implique donc la mise en œuvre de toute une panoplie de mesures.

La prise en compte du développement durable apporte une dimension supplémentaire car il s'agit d'assurer la pérennité de la diversité biologique, garant d'un équilibre des espèces, de leur habitat naturel, support du patrimoine génétique.


L'adoption de nouveaux systèmes de subsistance

Il conviendrait :

a)      d'aider les groupes pastoraux à gérer eux mêmes leurs terres sur une base essentiellement équitable et écologiquement rationnelle.

b)      de fournir d'autres sources de revenus aux populations concernées dans le cadre de programmes de développement rural intégré;

c)      de promouvoir de nouvelles voies de développement socio-économique dans le secteur des services et petits métiers, par le biais de la formation professionnelle notamment.

L'élaboration d'un programme national de lutte contre la désertification

Il conviendrait :
a)      de disposer d'un schéma stratégique de planification visant aussi bien la mise en valeur des terres que la protection et la gestion des ressources naturelles des zones arides;

b)      de renforcer les capacités institutionnelles et humaines pour donner un contenu pertinent à la planification écologique.

La mobilisation de la population

Il conviendrait :

a)      d'élaborer un programme adhoc d'éducation écologique à l'intention des écoles, traitant tout particulièrement des questions de désertification.

b)      de soutenir les efforts des collectivités locales, des ONGs et des utilisateurs des terres dégradées dans leur lutte contre la désertification et ce en mettant à leur disposition connaissances et expériences.

Les défis à relever pour contenir la désertification et assurer une gestion durable des terres à l'aube du 21ème siècle concernent la nécessité :

a)      d'adopter et d'appliquer une politique démographique cohérente ainsi qu'une stratégie d'aménagement du territoire compatible avec la capacité de charge des régions méridionales du pays;

b)      de maîtriser tous les outils et techniques d'observation et d'évaluation pour faciliter la prise de décision;

c)      de disposer d'une stratégie nationale de réhabilitation des terres dégradées, de protection et de gestion durable des terres menacées ainsi que des programmes cohérents d'intervention spécifique;

d)      de renforcer matériellement la capacité des populations à entreprendre et entretenir à leur profit tous travaux traditionnels ou nouveaux de conservation des eaux et du sol, de reboisement ou d'amélioration des parcours dans leur territoires;

e)      de développer tous moyens d'éducation, de sensibilisation, de concertation, d'obligation participative des communautés locales, des organisations rurales et des ONGs au service d'une exploitation respectueuse de l'environnement;

f)        de proposer des solutions alternatives aux populations s'adonnant au grand pastoralisme dans le sud.

Gestion et utilisation des ressources de la biodiversité pour le développement durable :

Plusieurs facteurs menacent les ressources biologiques et notamment les ressources génétiques et occasionnent leur dégradation. Le déboisement, l'éradication du couvert végétal, le surpâturage, l'érosion des sols, la pollution de l'air et de l'eau, l'utilisation abusive des engrais et pesticides sont à l'origine de la dégradation des habitats naturels, des ressources génétiques et du déséquilibre des écosystèmes.

De ce fait, la préservation des écosystèmes est la manière la plus adéquate pour conserver les espèces et assurer la gestion et l'utilisation durable des ressources biologiques.

Il conviendrait :

a)      d'élaborer une stratégie pour l'évaluation et la préservation de la diversité biologique et pour l'utilisation durable des ressources biologiques comme composante de la stratégie nationale de développement;

b)      d'encourager les méthodes traditionnelles et les connaissances de la population locale pour préserver la diversité biologique et leur donner la possibilité de tirer profit des avantages économiques découlant de ces méthodes et connaissances;

c)      de favoriser la remise en état des écosystèmes endommagés et la régénération des espèces menacées ou en voie de disparition par la création de zones protégées visant la conservation in situ;

d)      d'assurer la conservation ex-situ des ressources génétiques et la mise en œuvre des mesures d'appui pour assurer leur exploitation rationnelle.

Les défis auxquels aurait à faire face la Tunisie à l'aube du XXIème siècle concernent :

a)      la nécessité de développer l'inventaire ainsi que les études et recherches sur la valeur intrinsèque des ressources biologiques et sur l'intérêt socio-économique qu'elles représentent comme base de la biotechnologie;

b)      la capacité d'éduquer, de sensibiliser et de mobiliser effectivement l'opinion publique ainsi que les ONGs en faveur de la conservation de la biodiversité et de la prise en considération des écosystèmes protégés;
c)      la nécessité de disposer d'une banque de gênes ainsi que des capacités institutionnelles et humaines pour gérer au mieux les potentialités génétiques du pays et d'encourager la multiplication des semences locales et leur utilisation accrue dans la production agricole.

Gestion et utilisation des forêts et parcours pour le développement durable

Les forêts et parcours jouent un rôle important dans l'environnement et le développement comme puits d'absorption du CO2 et comme source primaire de biodiversité et de ressources génétiques, y compris la vie sauvage.

En Tunisie, comme dans l'ensemble de la zone aride, la forêt de protection doit prévaloir par rapport à la forêt de production.
La surexploitation des forêts et parcours affecte leur capacité de renouvellement et réduit leur contribution à la régularisation du régime des eaux, à la conservation des sols, à la purification de l'air et à la diversité biologique. Les principaux objectifs pour atteindre le développement durable des forêts et parcours se rapportent au maintien de leurs multiples rôles et fonctions.

Il conviendrait :

a)      de renforcer les structures institutionnelles en charge des forêts et parcours pour en accroître l'efficacité en ce qui concerne la production durable de biens et services forestiers aussi bien que les connaissances nécessaires à la protection et à la conservation du patrimoine.
b)      d'améliorer les compétences humaines, scientifiques, techniques et professionnelles pour mettre en pratique les principes de développement durable.

La gestion écologiquement viable des forêts et parcours

Les forêts et parcours du pays sont menacés par la surexploitation.
Il conviendrait :

a)      de maintenir les forêts existantes et accroître leur superficie par différentes mesures de protection, de régénération, de reboisement;

b)      de renforcer le programme national d'action en matière de foresterie.

c)      d'assurer une gestion rationnelle des forêts et parcours visant le long terme et l'accroissement des contributions écologiques et socio-économiques des ressources forestières;

d)      de promouvoir l'utilisation du gaz dans le milieu rural comme substitut au bois de chauffe.

La valorisation intégrale des forêts et parcours

Il conviendrait :

a)      d'améliorer la reconnaissance des valeurs sociales, économiques et écologiques des arbres:

b)      de promouvoir toutes les industries de transformation valorisantes des produits forestiers, sur la base d'une exploitation durable des ressources.
c)      d'intégrer l'écotourisme à la gestion et à la planification forestière.

Renforcement des capacités d'observation et de planification

Il conviendrait :

a)      de renforcer les systèmes d'observation et d'évaluation afin de prévoir l'impact des activités économiques sur la qualité et l'étendue des ressources forestières;

b)      de pourvoir les planificateurs en données pertinentes sur les forêts et les ressources forestières.

Les défis auxquels aurait à faire face la Tunisie à l'aube du XXIe siècle se rapporterait à la nécessité de :

a)      disposer d'un plan directeur régionalisé de développement des ressources forestières prenant en considération aussi bien la recherche, l'enseignement, la formation, l'information et la vulgarisation forestière que la collecte des données de base nécessaires à la gestion, à la planification et à l'évaluation des programmes forestiers;

b)      de soutenir une politique de mise en défens adaptée des terres forestières et des parcours dégradés, publics ou privés de façon à permettre leur réhabilitation en tant que ressources renouvelables essentielles au développement;

c)      de régénérer les terres dégradées déboisées sous l'effet de la pression démographique en y introduisant les essences forestières aptes à constituer des réserves fourragères pour le troupeau en  période de sécheresse;

d)      d'impliquer la population locale directement bénéficiaire des produits de la forêt dans la surveillance, l'alerte et la protection de la forêt elle-même et de développer les activités de transformation ou de tourisme susceptibles d'accroître son revenu;

e)      de reconnaître la fonction écologique et de régulation climatique des forêts et de promouvoir une politique volontariste de protection, de réhabilitation et d'extension du patrimoine forestier tunisien;

f)        de mettre  en œuvre un système d'alerte et d'intervention pour enrayer les incendies d'envergure et de renforcer les capacités institutionnelle et les ressources humaines en charge de l'étude, de l'exploitation et de la gestion des forêts.

Développement durable des zones humides

Les zones humides continentales ou littorales constituent un enjeu économique en fonction des besoins de développement du pays et de ses capacités d'intervention pour domestiquer les crues des cours d'eau qui y convergent.

Elles ont de tout temps constitué la base de ressources halieutiques économiquement importantes en fournissant nourriture et abri aux poissons (les lagunes).
Le pourtour des dépressions littorales ou endoreiques (sebkhas) constitue des aires privilégiées de pâturage.
De même l'agriculture des basses plaines d'inondation bénéficie de l'apport régulier de nutriments par les crues qui s'y étalent.
Les zones humides littorales sont souvent considérées comme des réserves foncières potentielles vouées au comblement des besoins du développement urbain (sebkhas).
De même l'exploitation des sels et saumures à partir des marais salants représente une activité économique importante.
Il y a lieu d'évaluer d'autres avantages non directement quantifiables mais appréciables à posteriori lorsque la destruction des zones humides entraîne des conséquences économiques graves à moyen terme dans les domaines :

a)      de la protection des côtes car les zones humides stabilisent la ligne des côtes;

b)      de l'amortissement des crues car les zones humides jouent un rôle hydrologique important;

c)      de l'atténuation de la pollution car les zones humides jouent un rôle de filtre du fait de performances épuratrices étendues par la combinaison de processus physiques, chimiques et biologiques;

d)      de la conservation de la biodiversité car certains systèmes écologiques peuvent être très riches sinon uniques du point de vue de la biodiversité animale ou végétale;

e)      de la préservation de l'équilibre naturel car les zones humides constituent d'excellentes zones vertes qui aèrent les régions soumises à une poussée démographique et des aires de loisir susceptibles d'avoir beaucoup d'intérêt pour le tourisme vers et de chasse, le tourisme nautique ou le tourisme scientifique.

Il y a donc lieu de veiller à ce que le but principal de l'aménagement des zones humides soit le maintien des processus dont dépend la capacité des écosystèmes à produire la nourriture et les habitats des espèces économiquement et culturellement importantes.

Le choix du modèle d'utilisation le plus approprié de la zone humide doit être rationnel, intégrant la conservation au développement dans le cadre de l'aménagement du territoire.
L'objectif à atteindre sera de bien cerner les aptitudes des zones humides à assurer à tout moment l'équilibre écologique au regard des utilisations possibles.

Les défis auxquels fera face la Tunisie à l'aube du XXIème concerneront la capacité institutionnelle et humaine :

a)      à évaluer et à quantifier les caractéristiques des écosystèmes; (écologie, économie, sociologie).
Cette évaluation est nécessaire afin d'influencer toutes les politiques d'aménagement dès les premiers stades;

b)      à évaluer l'impact de l'action envisagée sur l'environnement

c)      à maîtriser et à disposer d'un outil méthodologique fiable d'aide à la décision

d)      à prendre en charge la gestion écologique et scientifique des écosystèmes uniques ou irremplaçables en fonction de la seule protection des habitats menacés lorsque des incompatibilités évidentes existent entre les capacités de l'écosystème et les biens, services ou fonctions qu'on lui demande de remplir.

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