mercredi 23 novembre 2011

Dali Najeh Les ressources eaux en Tunisie entre la gestion, la surexploitation et la lutte contre la pollution : cout de dégradation de l’environnement :



Dali Najeh  Les ressources eaux en Tunisie entre la gestion, la surexploitation et la lutte contre la pollution  : cout de dégradation de l’environnement :


il est admis actuellement que la notion cout de dégradation de l’environnement est une des notions les plus importantes pour évaluer l’état des ressources en eaux dans un pays.

-          De façon très sommaire le coût global de la dégradation de l’eau est estimé en Tunisie à environ 0,5-0,7% du PIB, avec une moyenne de 0,6% du PIB ou 207,5 millions DT en 2004. Cette évaluation est du même ordre de grandeur que celle estimée par l’étude précédente  réalisée en  1999 par la banque mondiale.

-          Cette note basée sur des études précédentes  montre ce qui suit 

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-          Bien qu’il soit difficile de comparer directement les résultats  des études, il est intéressant de faire quelques précisions. L’étude précédente se réfère à l’année 1999 et en ce qui concerne la dégradation de l’eau, elle se limite à estimer l’impact de l’envasement des barrages et celui de la dégradation de l’eau sur la santé, la qualité de la vie, et sur la valeur récréative du littoral. Ces coûts étaient estimés à environ 0,65% du PIB en 1999.
-          L’étude présente évalue un éventail beaucoup plus riche d’impacts de la dégradation de l’eau.
o   A titre comparatif, si l’on considère uniquement les impacts mesurés dans l’étude précédente, le coût de la dégradation de l’eau serait d’environ 0,28% du PIB en 2004.
o   La diminution du coût de la dégradation de l’eau serait en grande partie expliquée par la réduction des impacts sur la santé, et ceci grâce au (i) au  Programme National Anti-Diarrhée qui a divisé par huit le taux de la mortalité infantile due aux maladies diarrhéiques entre 1999 et 2004 ; aux (ii) investissements entrepris dans le secteur de l’assainissement qui s’élèvent à plus de 700 millions DT entre 1999 et 2004 (malgré l’importante de la mise à niveau actuelle de ce secteur pour suivre l’évolution démographique, industrielle ainsi que son élargissement vers les zones n’ont couvert par ce service et dont la majorité sont des zones rurales dont les ressources en eaux potables sont pompées directement ) et au (iii) contrôle environnemental relativement entrepris par les départements concernés et qui nécessitent actuellement  une nouvelle approche et une meilleure efficacité  .
o   Les rapports et les études publiés récemment par la banque mondiale montrent
§   La perte de la productivité agricole irriguée est la plus significative, suivie par celle due à la surexploitation des eaux souterraines.
§  L’impact sur le tourisme vient à la troisième ou à la quatrième place, selon que l’on considère la borne supérieure ou inférieure de l’estimation.
§  Les pertes de la biodiversité et de la pêche sont partiellement mesurées, ce qui suggère que les dommages réels dans ces secteurs peuvent en fait être plus grands.

-          Ces résultats indiquent qu’il est important de mieux comprendre l’ampleur et les causes de la dégradation environnementale en Tunisie.
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-          Il est constaté que le secteur agricole, qui est le gros utilisateur de la ressource avec 83 % du total de la consommation, enregistre la dégradation la plus large. Les nappes souterraines, suite à leur surexploitation, endurent aussi un dommage presque de la même importance. Ces deux secteurs méritent d’être suivis de plus près afin d’éviter des impacts irréversibles.
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-          Les études ont montré que les interventions prioritaires sont
o    (a) d’améliorer les pratiques agricoles pour réduire l’effet de la salinité et
o    (b) de mieux réduire la surexploitation des nappes souterraines.


-          Il est temps d’imaginer les moyens les plus appropriés pour limiter les effets négatifs de la salinité et de concevoir les instruments capables de réduire la surexploitation qui constitue une menace sérieuse sur la durabilité du développement des régions sensibles, à savoir le Sud, le Centre et le Cap Bon pour lesquelles les eaux souterraines constituent une ressource vitale.
-          Parmi ces options, on peut envisager le développement de la recharge artificielle des nappes par les eaux conventionnelles et les eaux usées traitées (bien sure selon les normes internationales voir un traitement tertiaire) , en prenant les précautions nécessaires en matière de traitement et de sélection des zones de recharge pour éviter la contamination. Cette voie est déjà en cours d’exploration au moyen de petits  projets pilotes.
-          Outre les programmes d’investissement en infrastructures, on pourrait citer à titre indicatif : (
o   i) le renforcement du contrôle des sources de pollution,
o   (ii) l’évaluation et le renforcement éventuel des incitations et aides à la dépollution,
o   (iii) les mesures tarifaires incitant à l’économie d’eau,
o   (iv) le développement de la réutilisation des eaux usées traitées notamment dans le Grand Tunis,
o   (v) l’amélioration de la coordination entre les différentes institutions concernées  afin de mieux gérer l’utilisation des nappes souterraines


-          Il est donc important de faire des analyses coût/ bénéfice pour les différentes options afin de hiérarchiser les domaines d’intervention, de trouver la combinaison à moindre coût entre investissements lourds et autres mesures non capitalistiques et d’intégrer les décisions dans une politique de gestion intégrée de l’eau.

-           il serait judicieux de refaire l’évaluation par exemple tous les cinq ans en vue de déceler les tendances et aussi de justifier les décisions d’investissements à l’occasion des préparations des plans quinquennaux de développement.


publié par Dali Najeh
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